27/01/2012

Communiqué de presse du MSD le 25/01/12

Libération d’Alexis Sinduhije
Communiqué de presse, 25/01/12
Bureau politique, Paris


Alexis Sinduhije, président du MSD, a été libéré et expulsé vers l’Ouganda par les autorités de Tanzanie, mardi 24 janvier 2012 à l’issue d’une incarcération de 14 jours. A cette occasion, le bureau politique du MSD tient d’abord à remercier toutes celles et ceux qui se sont mobilisés pour sa libération et en dénonçant l’illégalité de son arrestation. L’intervention de Mme Rama Yade, l’opiniâtreté de Maîtres Maingain et Nyange, mais aussi la
mobilisation des proches d’Alexis et de nombreux militants du MSD furent déterminantes dans l’issue heureuse qu’a connue cet événement. Toutefois, le MSD tient à réaffirmer les points suivants : en l’absence de charges portées contre lui, Alexis Sinduhije fut la cible de rumeurs et d’accusations gravissimes, toutes infondées. Comme l’affirme la charte du parti (à nouveau ci-jointe), le MSD est un parti démocratique, fondé sur une vision pacifiste de l’avenir du Burundi. Le recours à toute forme de violence physique et à la lutte armée est donc exclu pour quelque cause que ce soit. Alexis Sinduhije n’a jamais eu d’autre projet que le débat et la mise au point d’un programme de gouvernement à soumettre aux électeurs. C’est pour une réunion de rencontre et de concertation qu’il se rendait en Tanzanie.
Face à cette ligne politique incontournable, le gouvernement en place à Bujumbura se mue en un régime autoritaire. Aux arrestations arbitraires de membres et militants de partis adverses sur le territoire national a succédé une pratique digne des pires dictatures : la tentative d’élimination à l’étranger de son principal opposant. En bafouant le droit international, le Burundi s’est donc servi du gouvernement tanzanien pour réduire au silence son adversaire. S’il est heureux que la Tanzanie ait pu déjouer cette manipulation, le MSD tient néanmoins à faire remarquer l’extrême inconscience géopolitique de cette opération qui aurait pu précipiter la Tanzanie dans une alliance involontaire avec un régime burundais aux abois. 
Toutefois, dans le souci parfaitement renouvelé de promouvoir la paix, le MSD réitère l’offre faite à M. Pierre Nkurunziza de relancer le dialogue démocratique avec le retour d’Alexis Sinduhije à Bujumbura. Pour cela, le gouvernement doit se porter garant devant la Communauté Internationale de la sécurité et de la liberté de parole de chaque homme politique de retour dans le pays. De plus, le MSD exige d’être réintégré de plein exercice dans le débat politique national et de bénéficier de tous les droits attribués à l’activité politique. Ces deux exigences sont fondatrices d’une démocratie. Elles ne sont pas négociables. Leur refus trahirait l’actuel basculement du pays dans la dictature.
Cependant, le MSD ne brandit aucune autre menace que la force de ses idées de paix et tient à se tenir à l’écart de toute dérive belliciste. Même contraint à l’exil, le parti ne se perdra jamais sur le terrain de la guerre où souhaite nous emmener le gouvernement mais sur celui de l’expertise et des propositions. L’Etat burundais saura-t-il respecter son peuple et accepter notre appel au respect inconditionnel des libertés fondamentales, de la confrontation des idées, du débat, du progrès, de la justice, c’est-à-dire notre exigence d’une démocratie de plein droit? 

Charte du MSD, Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie
Le MSD a vocation de devenir un acteur majeur de la vie démocratique au Burundi au cours des années à venir. La force du parti est d’abord sa capacité à promouvoir un projet de société et à établir un pacte vertueux avec ses adhérents et électeurs ainsi qu’avec le peuple burundais. La vision politique du MSD est publique car elle appartient à la Nation, et son choix par les électeurs doit résulter d’une adhésion libre et informée.
Pour le MSD, la Nation burundaise est une et indivisible. La République est laïque. En son sein, toute distinction ethnique, religieuse, sexuelle ou sociale doit être proscrite. Le Burundi doit devenir un Etat de droit, dont les lois sont le fruit de la démocratie. La liberté d’expression est le socle de la République. Les institutions de l’Etat sont au service de la population et celui-ci doit garantir à chaque citoyen la sécurité physique et sociale.
Le MSD est un parti pacifiste, qui n’a aucune vocation à la violence. Pour le Mouvement, le développement du pays ne peut surgir que de l’instauration d’un débat ouvert libre et apaisé, en-dehors duquel la démocratie n’existe pas. En l’absence de cet espace politique, le MSD ne participera à aucun compromis gouvernemental, sur la foi de sa dénonciation de la dictature. En ce cas, le parti s’organisera en exil. Cependant et en aucun cas le MSD ne participera à une entreprise violente et n’entretiendra l’insécurité ou la guerre. En conséquence, la présence et le travail du MSD sur la terre du Burundi sont des marqueurs démocratiques rédhibitoires.
Dans ce cadre, le MSD promeut le renforcement du lien entre l’Etat et le peuple par une lutte sans compromis contre la corruption et le détournement du bien social, ainsi que la restauration de la confiance entre la population et les forces nationales de sécurité par une réforme de l’armée et de la police.
La première des réformes entreprises par le MSD sera constitutionnelle, avec pour objectifs la séparation des pouvoirs judiciaire et exécutif, la création d’un droit de censure fonctionnel du Parlement sur le gouvernement, l’instauration d’une haute autorité d’éthique républicaine composée de sages nommés par les partis de gouvernement, supervisant l’Etat, et la formalisation de la vocation territoriale du Sénat.
Avec la volonté de renforcer la cohésion sociale, le MSD souhaite lancer un grand débat national permanent associant la société 
Le modèle sociétal que compte bâtir le MSD s’appuie d’abord sur un État irréprochable, respectueux de chaque individu, soucieux de ventiler les richesses produites auprès de toute la population, en développant le bien public et son fonctionnement. L’essor du pays s’appuiera sur un ensemble de grands chantiers nationaux adaptés à la situation et au caractère propres du Burundi. Le MSD estime que la démographie peut se révéler l’un des atouts majeurs du pays si l’on parvient à affronter son enjeu. Ainsi, la structuration d’une éducation d’excellence, primaire et secondaire, apte à orienter le pays vers des secteurs industriels de pointe, technologiques, pharmaceutiques et énergétiques, serait une priorité nationale. L’amélioration des performances agricoles, dans un cadre bioéthique, respectueux de l’environnement et préservant les espaces et la diversité naturels du territoire, un vaste chantier d’infrastructures routières, la mise en place d’un plan énergétique de pointe, la promotion de crédits industriels locaux, le soutien cadré à l’investissement entrepreneurial, seraient les jalons d’une réintégration de l’économie informelle dans le cadre national. L’assainissement des dépenses publiques, sur la base des priorités programmatiques du MSD et de la lutte contre la corruption, contribuera à la reconstruction de la crédibilité à terme de la signature burundaise sur les marchés, de façon à ce qu’un grand emprunt « du renouveau », lancé sur les marchés internationaux, puisse être consacré au financement de ces priorités.
En cadrant les déficits publics, une relance de la consommation sera initiée avec un allègement de la fiscalité locale et le transfert des compétences territoriales à l’échelon national.
Le Burundi doit prioritairement s’inscrire dans l’essor sous-régional et s’y émanciper à travers une série d’initiatives politiques : l’instauration d’un espace de libre circulation des personnes, d’une conférence douanière attachée à la communauté économique ou monétaire concernée, et la création d’une monnaie intra-communautaire garantie par une banque centrale des Grands Lacs. De plus, le Burundi doit garantir sa place dans les projets d’infrastructures sous-régionaux soutenus par l’aide multilatérale.
En laissant libre place à l’initiative privée, l’Etat doit veiller à la préservation de la richesse nationale et à la bonne négociation des grands contrats internationaux. Le service public doit être sanctuarisé, et les concessions accordées resteront sous le strict contrôle de l’Etat.
Enfin, la solidarité nationale doit s’exprimer à travers l’ambition de n’oublier aucun Burundais, quel que soit son sexe, son âge ou les accidents de la vie auxquels il a à faire face.
La confiance inaliénable des Burundais dans leurs institutions est le ciment du projet.
Le socle du développement national se trouve dans la profonde réforme morale du pays, où le mot « politique » ne doit plus exprimer que le progrès, la paix et la sérénité.

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